

What does winter bring?
Nothing falls asleep.
It only makes of sleep
a soporific metaphor.
Pedro Tamen
Winter is the privileged season of the romantics — of their revisitations and contemporary wanderings — the season of cold and fantastic landscapes, depopulated, difficult to discern, so shrouded in permanent mists and definitive solitudes. It is a metaphor for old age and decay, for twilight that invites retreat when the light is stolen from us too soon. A metaphor also for decline and decomposition, for the human and its creations crumbling into ruin. It names a season belonging to a time when the rhythm of the year allowed certain activities and forbade others, in the expected cadence of steady ways of life. A time when wandering beneath harsh winds was avoided and staying indoors was preferred inner withdrawal, meditation, and the long, melancholic wait for another season. A time of traditional life cycles, when harvests were gathered in September and provisions stored for the winter.
In this exhibition, the provisions gathered are art: images and their references. Between serenity and unrest, they are a winter refuge. But far from inducing sleep, they nourish dream and hope, feed reflection and critique. Between the apparent simplicity of drawing processes, the rigor of ceramics and marble, or the abundance of painting, collage, printmaking, digital media, rubber and latex, the exhibition brings together works by six artists presented below.
The poetic meditation on winter proposed here is sustained by the work of Isabel Pavão, inspired by childhood memories of gardens in Porto where camellia trees bloom in winter and lemon trees can flower all year round. These memories intertwine with the origins of such flowers and fruits, which have travelled through different countries over the course of history from Syria, Japan, and China carrying with them cultural meanings and symbols.
The painting of Maria Regina Ramos also finds its origin in details photographed in the garden of her home and enlarged to generate fantastic landscapes. Other works by the artist emerged from the inventory and mapping of trees in a northern Portuguese forest, marked with a surgical red cross identifying the spots where mushrooms were removed. They reveal observation, gathering, and aesthetic re-creation of landscapes no less fantastic.
Captured from the perspective of one who walks among them, feet on the ground, head in the air, the trees of Nettie Burnett transform into filigrees of graphite and gold leaf, almost dematerialized.
The presence of nature, not through representation, but through organic transmutation, is a constant in the work of Susana Piteira. Her ceramic pieces, resulting from experiences during an artist residency in China, where she encountered the material once described as “bright as silver, white as snow,” and her marble sculptures both echo the original materials from which they come. Their suggestive morphologies bring them close to skin, body, and nature itself.
With these works, winter blossoms indoors and vegetation finds here its imagined, feigned place. Images of a time, they make us think and wait for another time — like false narcotics that awaken the impulse for freedom and utopia. As Ruy Belo writes: I wait for summer as for another life / in winter it is that summer truly exists.
This waiting for the year to come is marked by the winter solstice and by the festive rite of the New Year, which in the northern hemisphere occurs during this period. The images of Diana Costa carry that quality of bonds celebrated in festive moments of specific dates, memories of people and encounters, of the uncertainties of the coming year and the games of destiny. Names and numbers, moments and places are discovered, and the flowers of a certain garden are recognized.
Memory and the transformation of matter form the core of Filipe Cortez’s work. Through accumulation and decomposition, debris and residue, his painting evokes urban spaces, buildings, and the studio where he works. Although these spaces are not identified, I prefer to see in them the traces of time’s passage and the effects of atmospheric action that alters and corrodes everything — felt in winter as in no other season of the year.
Laura Castro (curator)
À quoi sert l’hiver ?
Rien ne s’endort.
Il fait simplement du sommeil
une métaphore soporifique.
Pedro Tamen
L’hiver est le temps privilégié des romantiques, de leurs revisitations et de leurs dérives contemporaines — le temps des paysages froids et fantastiques, dépeuplés, presque indiscernables tant ils sont enveloppés de brumes permanentes et de solitudes définitives.
Il est métaphore de la vieillesse et de la décadence, du crépuscule qui invite au retrait lorsque la lumière nous est enlevée trop tôt. Métaphore aussi des déclins et des décompositions, de l’humain et de ses réalisations qui s’effritent jusqu’à la ruine.
C’est le nom d’une saison propre à un temps où les saisons rythmaient les activités humaines : certaines permises, d’autres interdites, dans la cadence prévisible des modes de vie constants. Un temps où l’on évitait les déambulations sous les vents violents, où l’on préférait rester à l’intérieur, dans le recueillement, la méditation et la longue attente mélancolique d’une autre saison.
C’était l’époque des rythmes de vie traditionnels : on récoltait en septembre et l’on faisait des provisions pour l’hiver.
Dans cette exposition, les provisions amassées sont l’art, les images et leurs références. Entre apaisement et inquiétude, elles sont le refuge de l’hiver. Mais loin d’induire le sommeil, elles nourrissent le rêve et l’espérance, elles alimentent la réflexion et la critique.
Entre la simplicité apparente du dessin, l’exigence de la céramique ou du marbre, et l’exubérance de la peinture, du collage, de l’impression, des médias numériques, des gommes et du latex, l’exposition réunit les œuvres de six artistes que voici.
La méditation poétique de l’hiver que nous proposons ici s’alimente du travail d’Isabel Pavão, inspiré par les souvenirs d’enfance dans les jardins de Porto, où les camélias fleurissent en hiver et les citronniers tout au long de l’année. Cette mémoire se mêle à l’origine de ces fleurs et fruits, venus de la Syrie, du Japon et de la Chine, chargés d’histoires et de symboles culturels.
La peinture de Maria Regina Ramos naît également de détails photographiés dans le jardin de sa maison, agrandis jusqu’à devenir des paysages fantastiques. D’autres œuvres de l’artiste proviennent de l’inventaire et du repérage d’arbres dans une forêt du nord du Portugal, marqués d’une croix rouge indiquant les points d’où les champignons ont été retirés. Ces œuvres révèlent l’observation, la collecte et la recréation esthétique de paysages non moins imaginaires.
Captés depuis le regard de celle qui marche, les arbres de Nettie Burnett deviennent, sous son trait de graphite et de feuille d’or, une filigrane presque immatérielle.
La présence de la nature — non par la représentation mais par transmutation organique — est constante dans le travail de Susana Piteira. Ses pièces en céramique, issues d’une résidence artistique en Chine où elle est partie à la découverte de la matière décrite jadis comme aussi brillante que l’argent, aussi blanche que la neige, ainsi que ses sculptures en marbre, portent l’écho de leurs matériaux d’origine. Leur morphologie évoque la peau, le corps et la nature elle-même.
Avec ces œuvres, l’hiver fleurit à l’intérieur, et la végétation trouve ici son espace feint, imaginé. Images d’un temps, elles nous font penser et espérer un autre temps — comme de faux narcotiques qui réveillent le désir de liberté et d’utopie.
Comme l’écrit Ruy Belo :J’attends l’été comme une autre vie / C’est en hiver que l’été existe vraiment.
Cette attente du cycle suivant est marquée par le solstice d’hiver et par le rite festif du Nouvel An, célébré à cette période dans l’hémisphère nord. Les images de Diana Costa possèdent cette qualité des liens célébrés lors de moments festifs, de dates précises, de souvenirs de personnes et de rencontres, d’incertitudes sur l’année à venir et de jeux du destin. On y découvre des noms, des chiffres, des instants, des lieux — et l’on reconnaît les fleurs d’un certain jardin.
La mémoire et la transformation de la matière sont au cœur du travail de Filipe Cortez. Par accumulation et décomposition, par détroit et résidu, sa peinture évoque les espaces urbains, les bâtiments et l’atelier où il travaille. Bien que ces lieux ne soient pas identifiés, j’y vois les symptômes du passage du temps et les effets de l’action atmosphérique qui altère et corrode tout — phénomène sensible en hiver plus qu’à toute autre saison.
Laura Castro (commissaire d'exposition)
A que vem o Inverno?
Não adormece
nada.
Apenas faz
do sono
sonífera metáfora.
Pedro Tamen
O inverno é o tempo privilegiado dos românticos, das suas revisitações e derivas contemporâneas, o tempo das paisagens frias e fantásticas, despovoadas, difíceis de discernir de tão envolvidas por névoas permanentes e por solidões definitivas.
É metáfora de velhice e de decadência, do crepúsculo que convida ao retiro quando a luz nos é roubada cedo. Metáfora também de declínios e decomposições, do humano e das suas realizações a desmoronar-se até à ruína.
É nome de uma estação do ano própria de um tempo em que as estações admitiam certas atividades e não permitiam outras, na cadência esperada de modos de vida constantes. Tempo em que deambulações sob ventos agrestes eram evitadas e a permanência dentro de casa era preferida, o recolhimento interior, a meditação e a longa espera, melancólica, por outra estação. Tempo dos regimes de vida tradicionais em que se faziam as colheitas em setembro e guardavam provisões para o inverno.
Nesta exposição, as provisões recolhidas são arte, imagens e suas referências. Entre apaziguamento e inquietação, elas são refúgio de inverno. Mas longe de induzir o adormecimento, alimentam o sonho e a esperança, nutrem a reflexão e a crítica.
Entre a aparente simplicidade dos processos do desenho, a exigência da cerâmica e do mármore ou o excesso de pintura, desenho, colagem, impressão, meios digitais, borrachas e látex, a exposição mostra obras de seis artistas que a seguir se apresentam.
A meditação poética de inverno que aqui se propõe é alimentada pelos trabalhos de Isabel Pavão inspirados pelas memórias da infância nos jardins do Porto onde japoneiras dão camélias no inverno e limões podem florescer todo o ano. Esta memória mistura-se com a origem de tais flores e frutos que viajaram por países diferentes ao longo da história, da Síria, do Japão e da China, e transportaram significados culturais e símbolos.
Também a pintura de Maria Regina Ramos teve origem em pormenores fotografados no jardim da sua casa e ampliados para gerar paisagens fantásticas. Outros trabalhos da artista partiram do inventário e mapeamento de árvores numa mata do norte de Portugal, sujeitas a uma marcação cirúrgica (sinal vermelho em cruz), que identifica os pontos de onde foram removidos cogumelos. Evidenciam observação, colheita e recriação estética de paisagens não menos fantásticas.
Captadas na perspetiva de quem passeia junto ao seu tronco, pés na terra e cabeça no ar, as árvores de Nettie Burnett transformam-se numa filigrana de grafite e folha de ouro que quase as desmaterializa.
A presença da natureza, não por representação, mas por transmutação orgânica, é uma constante no trabalho de Susana Piteira. As suas peças em cerâmica, resultantes das experiências de uma residência artística na China, onde foi descobrir o material descrito no passado como bright as silver, white as snow, bem como as peças em mármore têm um eco das matérias originais de onde procedem e uma morfologia sugestiva que as aproxima da pele, do corpo e da natureza.
Com estas obras, o inverno floresce dentro de casa e a vegetação encontra aqui o seu lugar fingido, imaginado. Imagens de um tempo, elas fazem-nos pensar e esperar por um outro tempo, como falsos narcóticos que despertam a pulsão da liberdade e da utopia. Como diz Ruy Belo, Espero pelo verão como por outra vida / no inverno é que o verão existe verdadeiramente.
Esta espera pelo ano seguinte é marcada pelo solstício de inverno e pelo rito festivo do Ano Novo que, no hemisfério norte, acontece neste período. As imagens de Diana Costa têm essa qualidade dos laços celebrados em momentos festivos, de datas concretas, da memória de pessoas e encontros, das incertezas do ano seguinte e dos jogos do destino. Descobrem-se nomes e números, momentos e lugares e reconhecem-se as flores de um certo jardim.
A memória e a transformação da matéria e ocupam o núcleo do trabalho de Filipe Cortez. Por acumulação e decomposição, detrito e resíduo, a sua pintura remete para espaços urbanos, edifícios e o estúdio onde trabalha. Não estando identificados estes espaços, preferi ver neles sintomas da passagem do tempo e efeitos da ação atmosférica que tudo altera e corrói e que se faz sentir no inverno como em nenhuma outra estação do ano.
Laura Castro (curadora)










































